Environ 240 km et 8000 m de dénivelé positif, voilà ce qu'il faut pour faire le Tour du Mt Blanc à VTT. Super groupe, ambiance géniale, cadre paradisiaque, grand ciel bleu... une semaine sensationnelle !


Après avoir découvert le très beau centre UCPA des Contamines, situé au pied du Massif du Mt Blanc, sa bonne cuisine et ses chambres assez confortables (après tout, on s'en moque, on n'y passera que 2 nuits), enfin on passe aux choses sèrieuses : une sortie VTT histoire de prendre en main le materiel, de rencontrer le groupe et surtout de nous tester aussi bien physiquement que techniquement.

Ainsi, Christophe - le guide qui nous accompagnera durant ce Tour du Mt Blanc à VTT - nous emmène pour 17 km dans la montagne. Au programme : petits single-tracks techniques (un peu barbant de tourner en rond mais il faut bien ça pour nous évaluer), portions roulantes,longue montée su piste (on commence à voir les niveaux), descente technique (premières gamelles et premières frayeurs... n'est-ce pas Cyril ?) et même portage (finalement les vélos, eux, font bien leur poids).

Les vélos, puisqu'on en parle, lesquels sont-ils ? Des Lapierre semi-rigide, environ 14 kg (et oui, ça commence à peser), équipés Shimano Alivio et munis d'une fourche Suntour. Les jours qui suivirent nous montrèrent que 14 kg à porter, c'est pas rien, que la fourche est très limite mais, plus avantageux, que ces vélos sont très résistants : PAS UNE CASSE EN 6 JOURS !


Lundi C'est parti...

Le sac chargé et le casque sur la tête, on monte sur nos vélos et c'est parti pour 5 jours des plus plaisants avec toutefois une petite larme à l'oeil de devoir quitter Ronald notre prof de salsa.(taper sur google: salsa + UCPA+ ronald et vous verrez le nombre de forum qui existe a son sujet...)

C'est par un chemin le long du torrent (très sympa que l'on entame ce raid mais en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, on arrive au pied de la montée du Col de Voza qui culmine à 1653 m. Ce n'est pas le plus long mais à coup sûr le plus dur selon moi car très raide (sans jeu de mot). En haut de ce premier gros effort, une descente (piste large et caillouteuse, pas passionnante) et le pique-nique (au bord d'un lac aux Houches, très agréable). Après un peu de route,et une pause dans la ville de Chamonix ou Thierry a raquété de façon trés grossière une vendeuse de lunette hors de prix, on termine par les très beaux "Petits balcons Nord" qui relient Chamonix à Argentière où nous dormirons ce premier soir. Dans ce centre UCPA (un ton en-dessous de celui des Contamines), on aura la chance de manger une grosse plâtrée de pâtes (demandez donc à Gwen ce qu'elle en pense) et de tomber sur des chambres au 4e étage (quoi de mieux après une bonne journée de vélo?).

Nous retiendrons particulièrement les belles pistes de ski de fond de Chamonix et la splendide vue sur le Pic du Midi.

NB pr les gens qui ont un peu de culture que le pic du midi se situe dans la région midi pyréné... Il est plus probable que nous ayons vu l'aiguille du midi.


Mardi De la route, encore de la route et toujours de la route...

Vous l'aurez compris : beaucoup de route ce mardi, c'est certainement la seule chose à regretter dans ce stage, mais il semblerait que ce soit la seule solution, parole de guide... donc on fait confiance.

C'est donc par la route que débute cette étape, le temps de rejoindre le Col des Montets (1461m), lieu d'un sprint entre Cédric et moi pour le GPM et marqué par la triste rencontre d'un chevreuil avec le pare-chocs d'une 206 ! Puis on plonge dans une descente sur un chemin très herbeux et humide (attention ça glisse) puis 400 m de dénivelé positif sur une piste régulière en lacets plus loin, on passe en Suisse. Nous redescendrons par la route sur Martigny et rejoindrons le bas du Col de Forclaz (1526m) - en haut duquel nous attendent des abricots, miam - par ce même satané goudron (ça me rappelle un pote qui a marqué sous son cadre de dual et sur son casque Nique la route!). Suit une descente pas trop technique qui coupe tous les tournants de la route par un petit chemin en terre. Au milieu : pause repas sur un pont, le temps pour Cédric de draguer les vaches qui nous tiennent compagnie. Toujours à travers les champs d'abricotiers (nous te pardonnons ta fraude Thierry), on rejoint le gîte situé à Champex-Lac (1477m) par une route (décidément!) interminable.

Ce soir, on partage le refuge avec des randonneurs peu décidés à ouvrir la fenêtre dans cette fournaise et on mange une spécialité du coin que Thierry retiendra.La recette est simple: il suffit de prendre tous les restes de la semaines, de les mélanger (ca prends 5min, le cuistot en a refait un plat vite fais devant nous) et de mettre du gruyère sur le dessus pour cacher l'aspect, tu mets tout ca au four pendant le temps qu'il faut pour que le gruyère fonde, et hop c'est pret!!)


Mercredi La plus grosse étape...

Au revoir la Suisse, aujourd'hui on entre en Italie pour les bons, comme les mauvais côtés (euh... chanteurs).

Après une descente des plus sympatiques (petit single-track sous les bois parsemé d'épingles et de racines, à flanc de montagne), on remonte toute la vallée par la route direction La Fouly puis Le Clou (...du spectacle) d'où part la montée du Grand Col Ferret. D'abord sur piste, ce col se transforme vite en single-track ponctué de "coups-de cul" et de relances roulantes (tout sauf régulier) bordés de marcheurs qui nous encouragent. Devant, la lutte est sévère. Après un dernier passage sur la neige, on arrive au sommet et pouvons enfin manger notre casse-croûte bien mérité après 1500 m de dénivelé + d'une traîte. Problème, à 2537m et à la frontière Suisse-Italie, les italiens sont nombreux et chantent un peu fort (et mal)NB de Cédric: trés mal meme. Cela ne nous emêchera pas d'apprécier le splendide panorama et de savourer la somptueuse descente qui suit : single-track à flanc, les sommets enneigés d'un côté et le vide de l'autre, le tout sur un étroit chemin en terre fraichement refait et entrecoupé de nombreuses épingles... rien de tel pour passer un excellent moment ! En bas, plusieurs pincements, une énième bière pour Thierry et des gros problèmes de plaquette pour Cédric. Ceci pseudo-réparé, on termine la descente et rejoint Courmayeur et ses cocas à 4€. Pour sa part, Cyril (le grand) connaît de multiples problèmes avec ses jantes et crève sans arrêt. Ce soir, il aura de nouvelles roues, les meme que nous en somme!!

Côté parcours, cette journée est top mais pour ce qui est du refuge... quelle catastrophe : douche (s'il on peut appeler ça une douche) détournée du torrent (et donc glacée), pas d'eau chaude ni d'électricité et toilettes très rudimentaires. Pour info, n'allez donc jamais au Refuge La Trappe. Mais l'important est là : ON S'ECLATE SUR LE VELO COMME A CÔTE !

Je tiens tout particulièrement à remercier Christophe qui nous a permis de conclure cette étape par une montée finale sur une piste en terre d'environ 3 km aux alentours de 10% d'inclinaison... génial ! Mais pour se faire pardonner, il nous fera une délicieuse tartiflette le soir-même (chapeau!).

La moité du raid passé, il est temps de faire un premier bilan. Gwen impressionne tout le monde : toujours là, jamais dans le rouge et rarement tout derrière. Les deux Christophe, Cyril (le grand) et Cédric sont les plus en forme et se partagent les arrivées en tête aux sommets. Cyril (le petit) et moi nous situons généralement un cran en-dessous du peloton de tête. Stéphane, éprouvé par son premier raid, peine derrière et tombe régulièrement. Thierry profite à son rythme de ces bons moments ressortant régulièrement son couplet "ce n'est pas une course".


Jeudi Quel régal !

Pressés de quitter ce gîte, nous partons avant les randonneurs qui font le TMB à pied avec l'UCPA et descendons tranquillement à Courmayeur où nous attend un téléphérique qui nous évite la moitié d'une horrible montée. A vélo, l'autre partie nous emmènera au sommet de la station de ski. Bizarrement, je suis en pleine forme ce jeudi et j'arrive en tête. S'en suit un génial single-track de montagne valloné alternant passage au milieu des prairies alpestres, des éboulis et traversées de rivières. A 2400 m d'altitude et après un court portage, c'est la fin de cette montée, vite remplacée par une descente légèrement caillouteuse qui rejoint une espèce de plaine creusée par un ancien lac aujourd'hui disparu et qui a laissé place à des cours d'eau bleu-turquoise. Il n'empêche qu'il faut traverser ce replat et ce par une longue ligne droite, le vent de face qui plus est. Au fond : le début de l'ascension du Col de Seigne, frontière entre Italie et France. Dans cette montée, on rencontrera notamment un couple d'italiens à VTT dont la fille impressionna tout le monde tant elle était efficace. Après une première partie large, on s'arrête quelques minutes au Refuge d'Elisabetta puis on repart par un chemin plus étroit. A quelques centaines de mètres du col, on pique-nique à l'abri du vent sous une ancienne barraque de douaniers. Alors que les autres digèrent tranquillement, Cédric et moi nous amusons à traverser à vélo des névés en descente.(2 videos la et la en .mov (quicktime)) Et malgré les préventions du mono, je roule sur un barbelé et l'inévitable se produit : je crève. On répare, on prend le vélo sur l'épaule et c'est parti pour 10mn de portage direction le col lui aussi à environ 2400m d'altitude. On plonge ensuite dans une longue descente, assez rapide, qui redescend dans la vallée. Désormais habitué à ouvrir chaque descente, je suis impressionné par la fougue de Cédric qui ose me doubler (quelle audace!), chose que jusque-là personne n'avait fait cette semaine, tant mieux, ça me motive pour aller plus vite et je le redouble. Au niveau d'un refuge, on s'accorde une petite pause , le temps pour moi de faire une séance de trial. L'étape se terminera par la route via le Cormet de Roselend (1968m).

C'est la journée parfaite selon moi : un beau col, deux belles descentes, pas de soucis techniques et, cerise sur le gâteau, un gîte fantastique le soir (Le Plan de Mya : chaleureux, ambiance familiale, très confortable et où on est merveilleusement bien nourris... vivement conseillé).

Pour conclure en beauté; on va voir le coucher de soleil qui s'abat sur le Beaufortin 10mn de marche plus haut. Magnifique.


Vendredi Déjà la fin ?!

Le raid touche à sa fin. Les jambes ne disent pas toutes non mais à l'unanimité le coeur et les yeux le font. Ce Tour du Mt Blanc à VTT n'est pas encore fini que déjà tout le monde se dit pleinement satisfait et regrette que cela s'arrête l'an prochain... mais savourons d'abord cette ultime journée.

Après une première descente sur la route pour rejoindre le Barrage de Roselend, une petite montée sur piste et une seconde descente, on rejoint la principale difficulté du jour : le Col de _____. L'Alpe d'Huez, vous connaissez ? (21 virages, etc...) Et ben là c'est pareil... mais sur terre. Suberbe ! Seul un portage un peu long sur la fin gâchera le plaisir de certainEs (je vous laisse deviner qui...). Et pour finir, deux longues descentes : la première très technique (enfin) et caillouteuse rejoint le Col du Joly (1989m) et la 2e plus facile mais au moins aussi intéressante (racines, épingles, quelques caillasses... et final sur une voie romaine) retombe sur les Contamines. Entre les deux : un portage pour certaines, une montée par la route pour les autres.

Ainsi se termine ce raid, après avoir vivement remercié le guide et avoir nettoyé les vélos.

 

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